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Campings

Il y a d’abord des souvenirs d’enfance.

Sicile, Gard, Angleterre, Bretagne. Des campings pour les familles qui n’ont pas trop de sous. Ici pas de mobil-homes, pas de piscine. Un camping municipal tout simple, sans fioritures, souvent en pleine nature. Sous les pins dans les dunes des Landes. Sur la terre rouge de Provence, terre sillonnée de cordons de fourmis cherchant leur pitance dans les restes du repas pris sur des nattes de paille. Bercée en Camargue par le bruit des lampes à moustiques qui claquent toute la nuit. Pour toute  distraction : une table de ping-pong défraichie, ou un jeu de Uno écorné, avec lequel on joue à la lumière d’une vieille lampe à pile.

Puis ce sont les jobs d’été en Ardèche.

Ghettos de mobil-homes et chalets « clés en main », animations scandées par les hauts parleurs trois fois par jour, piscine à vague et toboggans, chorégraphie du camping à maitriser à la fin de la semaine, resto-épicerie-bar hors de prix, vies et histoires du personnel saisonnier, toujours sourire en nettoyant les sanitaires. Etre efficace en plus. 

Plus tard, salvateurs points de fixation d’une vie nomade.

Recharger l’eau et le portable. Prendre une vraie douche. Se regarder dans le miroir, sentir la vie humaine autour de soi, apprécier un minimum de confort et de facilité. Côtoyer- à distance toujours- les autres sur la route, les observer.

Aujourd’hui ces lieux me touchent par leur esthétique particulière.

Campings, parkings, aires naturelles, terrains privés, camps de saisonniers, tous accueillent pour qui sait le voir- hors saison ou même en été - une vie parallèle. Ils ont leur vie propre, faite de vides, d’espaces à combler et, si l’on tend l’oreille, de murmures qui nous parlent de liberté.

Agathe Martinod

Juillet 2021

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